A quelques mois de la clôture officielle du Projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel, SWEDD-Bénin, une mission de la Banque mondiale a séjourné à Cotonou du 05 au 11 juin 2024 pour un suivi statutaire de mise en œuvre du Projet qui intervient chaque semestre. Conduite par la nouvelle TTL du Projet SWEDD-Bénin auprès de la Banque mondiale, Jozefien VAN DAMME, il a été question de renforcer les relations de travail pour un appui optimal, terminer la mission avec une estimation réaliste du taux de décaissement au 31 décembre 2024 dans la perspective de faire les arrangements nécessaires pour une bonne clôture du Projet, sortir de la mission avec une vision objective devant permettre au gouvernement de solliciter une nouvelle phase du Projet, convenir avec l’Unité de Gestion du Projet un plan d’accélération de la mise en œuvre du PTA 2024 et enfin réfléchir sur la pérennisation des investissements.
A l’occasion de cette mission, la TTL et ses collègues Césaire AHANHANZO, Billa Omar LANKOANDE et Djaoudath ALIDOU DRAMANE, ont pu s’entretenir avec les différentes parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre du Projet SWEDD -Bénin.
Après une séance de cadrage avec l’Unité de Gestion du Projet, la mission a passé en revue le niveau de mise en œuvre des activités, à quelques mois de l’échéance de décembre 2024.
Lors de cet exercice, il est revenu au Coordonnateur Prince Comlan Eugène Adjovi de présenter le bilan des trois composantes. De son exposé, on retient que le Projet a connu beaucoup de succès sur ces différents axes d’intervention. Sur le volet ‘’ autonomisation des femmes et des filles’’ de la composante N°1, 531.320 déscolarisées et non scolarisées ont été impactées par la stratégie de communication pour le changement social et comportemental au cours de ces 5 années de mise en œuvre du projet. A cet effet, 789 espaces sûrs ont été créés pour assurer la formation de 186974 adolescentes et jeunes filles et 389 garçons et futurs maris. Avec pour conséquence la création d’emploi à travers le recrutement de 1578 mentores pour animer lesdits espaces sûrs. Ainsi, plus de 500.000 adolescentes et jeunes filles ont été impactées par l’amélioration des compétences de vie et l’autonomisation économique. En outre, 53 818 filles ont été formées aux métiers porteurs et sont désormais aptes à se prendre en charge.
Sur le volet ‘’ maintien des filles à l’école’’, le bilan reste des plus reluisants avec 33.000 filles issues de familles pauvres inscrites dans les établissements scolaires et qui reçoivent chaque année des kits scolaires et des transferts monétaires conditionnels.
Pour ce qui est de la composante N°2 du Projet, des actions d’envergure ont été menées également pour assurer l’accès aux services de santé de qualité pour les populations. On peut citer notamment l’appui à l’enregistrement des médicaments, l’acquisition d’équipements et de matériels de laboratoire de dernière génération pour la mise en œuvre des normes GPCL, la dotation de la Sobabs en matériels et équipements d’entreposage, la dotation de l’Agence Nationale de Transfusion Sanguine en matériels pour la conservation des poches de sang et des produits sanguins labiles dans 6 antennes départementales de transfusion , le recrutement et déploiement de 77 logisticiens de santé, le renforcement de capacités et le déploiement de 330 sage-femmes mentores clinique, le renforcement des plateaux didactiques et autres moyens des écoles de formation des sage-femmes et infirmiers d’Etat (Inmes et Ifsio).
En ce qui concerne la composante N°3, on retient de la présentation du coordonnateur quelques actions phares comme la mise en place de l’Observatoire National du Dividende Démographique (ONDD), le renforcement institutionnel de la plateforme des leaders religieux engagés pour la promotion du genre, la mise en place de la plateforme des femmes leaders religieux, la mise en place de la plateforme des juristes du Projet pour l’appui aux initiatives législatives, la conception de recueils de textes juridiques etc.
Ces différentes réalisations du Projet par composante ont été présentées en présence de l’assistance technique au Projet, l’UNFPA.
Dans cette démarche de rencontrer toutes les parties prenantes, la mission s’est rendue à l’INStaD pour une séance de travail avec les responsables de l’institut. En présence du directeur des statistiques démographiques et sociales (DSDS) Remi HOUNGUEVOU, représentant le Directeur général et entouré de quelques cadres, il a eu des échanges sur les difficultés dans le fonctionnement de l’ONDD. Le DSDS a rassuré la mission sur la disponibilité des indicateurs (DDMI) jusqu’au niveau département et les dispositions prises en vue de la dissémination du profil pays et policy brief.
La mission a tenu des séances de travail avec les Ong partenaires du Projet SWEDD-Bénin (Plan International Bénin, CARE Bénin-Togo, EDUCO, CPADES, Autre Vie) et les institutions ayant des missions similaires telles que l’UNICEF, Projet régional Pluriel et Batonga sur les défis de la mise en œuvre du Projet, notamment les impacts sur les bénéficiaires, et la stratégie pour la pérennisation des acquis.
Pour toucher du doigt la réalité, la mission s’est rendue sur le terrain à la rencontre des bénéficiaires. A Parakou, ville située à plus de 400 km de Cotonou, la mission a visité les locaux de l’Institut de formation en soins infirmiers et obstétricaux (IFSIO), qui a reçu beaucoup d’équipements du Projet SWEDD. Entre reconnaissance et gratitude, le Professeur Francis TCHEGNONSSI, Directeur de l’Ifsio n’a pas tari de mots pour remercier le Projet pour les nombreuses réalisations au profit du centre. Des équipements didactiques aux matériels roulants (don d’un bus de 70 places à l’institut) et informatiques en passant par la salle de téléformation et l’unité de simulation pratique, tout a été présenté à la délégation. ‘’ Si le Projet SWEDD-Bénin n’était pas venu à notre secours, je ne sais pas ce qu’on serait devenu’’, a laissé entendre le directeur. Toujours dans la ville de Parakou, la délégation a tenu une séance d’échange avec l’Ong DEDRAS avant de visiter les bénéficiaires de formations alternatives déjà installées à leurs propres comptes.
A cette étape aussi, la mission a rencontré des femmes souriantes, épanouies et totalement autonomes grâce aux actions du Projet SWEDD qui leur permettent désormais de se prendre en charge.
Après Parakou, la ville d’Abomey, située à 136 Km de Cotonou a reçu la visite de la délégation. La descente à l’antenne départementale de la transfusion sanguine du Zou a permis à la mission de se convaincre de l’utilité des équipements de conservation acquis au profit de cette unité. Une séance de travail avec les sages-femmes mentores du département du Zou a été l’autre attraction de cette descente. Les filles bénéficiaires de kits scolaires et transferts monétaires conditionnels du Collège d’enseignement général 1 d’Abomey n’ont pas été du reste dans cette visite de la mission de la Banque mondiale.
Des succès engrangés mais…
A l’issue de ce tour d’horizon, la mission a tenu une séance de débriefing avec la ministre des affaires sociales et de la microfinance. En face de Madame Véronique TOGNIFODE, la TTL Jozéfien Van Damme a exprimé toute son admiration pour le gouvernement béninois qui conduit avec succès la mise en œuvre de ce Projet à fort impact social. Les différents témoignages reçus sur le terrain sont autant d’indicateurs qui militent en faveur d’un renouvellement du Projet, mais en attendant, l’urgence est de bien finaliser les chantiers en cours d’exécution avant l’échéance du 31 décembre 2024. Une préoccupation entièrement partagée par l’autorité de tutelle qui a exprimé sa disponibilité à apporter l’appui institutionnel nécessaire pour la bonne conduite des activités.
C’est sur une note de satisfaction que cette mission de la Banque mondiale s’est clôturée avec l’espoir d’heureuses perspectives pour le Bénin.
Quelques images de la mission
Scom/SWEDD-Bénin